Nicolas Sarkozy, né le 28 janvier 1955 à Paris, est un homme d’État français qui a occupé la fonction de Président de la République de 2007 à 2012. Figure centrale de la droite française durant les années 2000, il a marqué la présidence Sarkozy par un style volontariste et une communication jugée en rupture avec ses prédécesseurs.
Enfance et formation
Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa naît le 28 janvier 1955 dans le 17ᵉ arrondissement de Paris, au sein d’une famille d’origines variées. Son père, Pál (Paul) Sarközy de Nagy-Bocsa, est un immigré hongrois issu de la petite noblesse de son pays, tandis que sa mère, Andrée Mallah, est la fille d’un médecin juif séfarade originaire de Salonique (Grèce) et d’une Française catholique. Ses parents divorcent pendant son enfance, et Nicolas grandit principalement auprès de sa mère et de son grand-père maternel, développant très jeune une forte détermination à réussir.
Enfant, Nicolas Sarkozy connaît quelques difficultés scolaires : il redouble sa classe de sixième dans un établissement privé, avant de décrocher son baccalauréat en 1973 (série B) après un oral de rattrapage. Il s’inscrit ensuite en droit à l’Université Paris-X Nanterre, où il obtient en 1978 une maîtrise de droit privé, suivie en 1979 d’un diplôme d’études approfondies (DEA) en sciences politiques (mention assez bien). Parallèlement, il tente d’intégrer l’Institut d’études politiques de Paris, mais n’en sort pas diplômé – un échec qu’il attribuera plus tard à une faible note en anglais malgré de bons résultats dans les autres matières. Doté d’un goût prononcé pour le débat et l’action, le jeune Nicolas s’oriente vers le métier d’avocat : il obtient en 1981 son certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA) et prête serment pour exercer ce métier. Il racontera avoir financé en partie ses études en multipliant les petits boulots, comme vendeur de glaces ou livreur de fleurs, témoignant d’une énergie et d’une volonté de travail qui deviendront sa marque de fabrique.
Débuts en politique
Très tôt, Nicolas Sarkozy s’engage en politique au sein de la famille gaulliste. Étudiant, il milite à l’Union des jeunes pour le Progrès (UJP), organisation des jeunes gaullistes, et adhère en 1974 à l’Union des démocrates pour la République (UDR), le parti du Président Georges Pompidou. À seulement 20 ans, il prend déjà la parole lors du congrès gaulliste de Nice en 1975, où son discours passionné en faveur de Jacques Chaban-Delmas est remarqué par des figures comme Charles Pasqua et Jacques Chirac. L’une de ses phrases choc – « être jeune gaulliste, c’est être révolutionnaire » – illustre l’audace du jeune militant de l’époque.
En 1976, lorsque Jacques Chirac fonde le Rassemblement pour la République (RPR), Nicolas Sarkozy le rejoint et prend rapidement des responsabilités locales dans les Hauts-de-Seine (banlieue ouest de Paris) où il habite. En 1977, à seulement 22 ans, il est élu conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine, une riche commune de l’ouest parisien, sur la liste du maire gaulliste Achille Peretti. Ce premier mandat local lance sa carrière politique. À la fin des années 1970, il s’investit également dans la campagne présidentielle de Jacques Chirac pour l’élection de 1981, présidant le comité de soutien des jeunes chiraquiens. Bien que Chirac soit battu en 1981, le jeune Sarkozy s’impose déjà comme un espoir de la droite.
Maire de Neuilly-sur-Seine
Le destin de Nicolas Sarkozy bascule en 1983 lors d’un événement imprévu. Le 6 mars 1983, le maire de Neuilly Achille Peretti décède brutalement en pleine mandature. Conseiller municipal et protégé de Charles Pasqua (alors sénateur des Hauts-de-Seine), le jeune Sarkozy est chargé initialement de préparer la campagne de Pasqua pour la mairie. Mais contre toute attente, estimant que la candidature de son mentor ne fait pas l’unanimité, Nicolas Sarkozy se présente lui-même à l’élection municipale partielle qui s’ensuit. Il prend de court Pasqua et bénéficie de l’absence de directive claire de Jacques Chirac dans ce duel fratricide. Le 29 avril 1983, à 28 ans, Nicolas Sarkozy est élu maire de Neuilly-sur-Seine, battant le candidat centriste Louis-Charles Bary. Il devient ainsi l’un des plus jeunes maires de France à la tête d’une commune importante, s’affirmant d’emblée comme un jeune loup du RPR au succès précoce.
Sarkozy conservera la mairie de Neuilly pendant près de vingt ans (1983–2002), bâtissant sa notoriété locale sur une gestion pragmatique et un ancrage dans ce fief aisé de la droite. Parallèlement, il gravit les échelons politiques départementaux : il est élu conseiller général des Hauts-de-Seine en 1985, puis vice-président du conseil général (1986-1988), et développera ainsi un solide réseau d’influence dans ce département clé de la banlieue parisienne.
Entrée au Parlement
La progression de Nicolas Sarkozy se poursuit sur la scène nationale à la fin des années 1980. Lors de l’élection présidentielle de 1988, il soutient activement Jacques Chirac face au président sortant François Mitterrand. Après la défaite de Chirac à la présidentielle, la droite remporte cependant les élections législatives de juin 1988. À 33 ans, Nicolas Sarkozy fait alors son entrée à l’Assemblée nationale : en juin 1988, il est élu député RPR de la 6ᵉ circonscription des Hauts-de-Seine. Ce siège de député, obtenu dans la foulée de son engagement aux côtés de Chirac, constitue une nouvelle étape pour le jeune élu de Neuilly.
Durant les années qui suivent, Nicolas Sarkozy s’impose comme un parlementaire actif et un orateur combatif, n’hésitant pas à ferrailler dans l’hémicycle en défense des positions de la droite. Il se fait notamment connaître du grand public en incarnant, déjà, une nouvelle génération de responsables RPR au franc-parler et à l’ambition affichée. Sa fidélité à Chirac pendant les années 1988-1992 est réelle, mais sera mise à l’épreuve par les rivalités internes à la droite au milieu des années 1990.
Ascension nationale
La carrière de Nicolas Sarkozy prend une envergure nationale dans les années 1990, lorsqu’il accède à des postes ministériels et partisans de premier plan. Sa première expérience gouvernementale survient en 1993, dans un contexte favorable à la droite : après la victoire écrasante de celle-ci aux législatives, le Président François Mitterrand nomme Édouard Balladur (ancien ministre chiraquien et mentor de Sarkozy) au poste de Premier ministre. Nicolas Sarkozy est alors choisi, à 38 ans, comme ministre du Budget dans le gouvernement Balladur à partir du 30 mars 1993, cumulant ce portefeuille avec la fonction de porte-parole du gouvernement. Ce ministère stratégique fait de lui l’un des visages les plus médiatisés de la nouvelle majorité. En tant que ministre du Budget, il s’illustre par des mesures fiscales libérales (réduction du nombre de tranches de l’impôt sur le revenu, privatisations partielles, etc.) et s’emploie à réduire le déficit public pour préparer la France aux critères de Maastricht et à l’euro naissant. Son entregent, sa maîtrise des dossiers et son talent de communicant lui valent alors une popularité croissante.
Le choix Balladur en 1995
L’année 1995 constitue un tournant délicat dans l’ascension de Nicolas Sarkozy. Deux figures de son camp, Jacques Chirac et Édouard Balladur, se retrouvent en compétition pour l’élection présidentielle de 1995. Chirac, maire de Paris et leader historique du RPR, brigue l’Élysée pour la troisième fois, tandis que Balladur, alors Premier ministre sortant, décide aussi de se présenter, au grand dam du RPR officiel. Nicolas Sarkozy fait le pari risqué de soutenir Édouard Balladur contre Jacques Chirac, son ancien mentor. Ce ralliement audacieux – certains parleront de « trahison » vis-à-vis de Chirac – s’explique par la proximité personnelle et politique qu’il a tissée avec Balladur depuis 1993, et par son calcul qu’un Balladur président lui serait plus favorable.
Sarkozy s’implique à fond dans la campagne de Balladur, dont il devient le porte-parole. Mais l’élection tourne court pour le camp balladurien : Jacques Chirac finit par l’emporter au second tour en mai 1995. Ce choix Balladur coûte cher à Nicolas Sarkozy en termes de relations politiques. Le nouveau président Chirac, vexé par l’attitude de son jeune protégé, le tient à l’écart du pouvoir. Durant la présidence Chirac qui débute en 1995, Sarkozy n’obtient aucun ministère important et doit se contenter de son mandat de député. Commence alors pour lui une traversée du désert relative, pendant laquelle il se recentre sur son ancrage local et attend son heure pour revenir sur le devant de la scène nationale.
Retour en grâce sous Jacques Chirac (2002–2007)
La revanche de Nicolas Sarkozy intervient après plusieurs années de patience. En 1999, il tente un premier retour en prenant la présidence par intérim du RPR au printemps, à la suite de la démission de Philippe Séguin. Cependant, la même année, les élections européennes de juin 1999, où Sarkozy mène la liste RPR-DL, se soldent par un échec cuisant (la liste arrive seulement en troisième position). Sarkozy démissionne alors de la tête du RPR à l’automne 1999. Ce revers ne le décourage pas longtemps.
L’occasion de renouer avec les plus hautes fonctions se présente après la réélection de Jacques Chirac en 2002. Tirant les leçons du passé, Chirac décide de réintégrer Sarkozy dans son équipe gouvernementale afin d’utiliser ses compétences plutôt que de le laisser jouer les francs-tireurs. Nicolas Sarkozy est ainsi nommé en mai 2002 ministre de l’Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin (Chirac entamant alors son second mandat présidentiel). À ce poste régalien très exposé, Sarkozy gagne un surnom médiatique – « premier flic de France » – et déploie un intense activisme sécuritaire : il renforce les effectifs de police sur le terrain, prône la tolérance zéro contre la délinquance, et n’hésite pas à utiliser un langage choc (il qualifie notamment les délinquants de « racailles » lors de troubles urbains en 2005, propos très commentés). Son bilan place la sécurité au cœur du débat public et assoit sa stature auprès d’une opinion en demande de fermeté. Sur un plan plus personnel, ce retour en grâce marque aussi sa réconciliation progressive avec Jacques Chirac, même si une certaine méfiance persistera entre les deux hommes.
En mars 2004, un remaniement ministériel voit Nicolas Sarkozy changer de portefeuille pour devenir ministre d’État, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. Ce poste économique stratégique, qu’il occupe quelques mois, élargit encore ses compétences. Toutefois, Jacques Chirac lui impose de choisir entre le ministère et la direction du parti : or, Sarkozy ambitionne de prendre la tête de la nouvelle formation de droite, l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP), créée en 2002 sur les bases du RPR. En novembre 2004, fort de sa popularité, il est élu président de l’UMP avec plus de 85 % des voix des adhérents. Il quitte alors le gouvernement pour se consacrer à la direction du parti gaulliste, avec l’Élysée en ligne de mire. À la tête de l’UMP, Nicolas Sarkozy entreprend de moderniser le parti, d’en élargir la base militante (adhésions à 2€ qui attirent des centaines de milliers de sympathisants), et d’affirmer son programme libéral et sécuritaire en vue de l’échéance de 2007.
Enfin, en 2005, après l’échec du référendum sur la Constitution européenne, Jacques Chirac remanie de nouveau le gouvernement et rappelle Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur (dans le gouvernement de Dominique de Villepin). De 2005 à 2007, Sarkozy occupe ainsi une seconde fois le poste de ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire, qu’il met à profit pour peaufiner son image de candidat en puissance. Ses succès (statistiques de la délinquance en baisse) comme ses crises à gérer (émeutes urbaines de l’automne 2005 dans les banlieues) le maintiennent quotidiennement dans les médias. Sa popularité dépasse alors largement celle du Premier ministre Villepin, son rival direct. Au début de 2007, Nicolas Sarkozy apparaît comme le leader naturel de la droite pour l’élection présidentielle, d’autant qu’il a su, en tant que patron de l’UMP, écarter les autres prétendants ou les rallier à sa cause. En mars 2007, il démissionne du gouvernement pour se lancer officiellement dans la course à l’Élysée, adoubé par son parti.
Campagne présidentielle de 2007
La campagne présidentielle de 2007 est l’aboutissement de la stratégie patiemment menée par Nicolas Sarkozy. Candidat de l’UMP, il se présente avec un slogan fort – « Travailler plus pour gagner plus » – symbolisant sa volonté de rupture avec le bilan de Jacques Chirac et de relance de l’économie par le travail et le mérite. Face à lui, la candidate socialiste Ségolène Royal mène une campagne volontariste, tandis qu’au centre François Bayrou crée la surprise d’un temps. Mais c’est bien un duel Sarkozy vs Royal qui polarise l’élection, dans un climat de forte mobilisation (85 % de participation au second tour).
Nicolas Sarkozy axe son programme sur des thèmes résolument à droite : baisse des impôts et des charges pour stimuler l’emploi, revalorisation du travail (heures supplémentaires défiscalisées, d’où le slogan), fermeté sur l’immigration et la sécurité, et mise en avant de l’identité nationale. Il se présente comme le candidat du changement énergique, parlant de « rupture tranquille ». Malgré une image parfois clivante, son discours rassure une partie de l’électorat centriste et attire également des électeurs du Front National séduits par son discours musclé sur l’ordre et la nation.
Au soir du premier tour (22 avril 2007), Nicolas Sarkozy arrive en tête avec 31 % des suffrages, devançant Ségolène Royal (25 %) et éliminant François Bayrou (18 %). L’entre-deux-tours est marqué par un débat télévisé tendu entre Sarkozy et Royal, au cours duquel il apparaît plus maître de lui et de ses dossiers que son adversaire. Le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy est élu Président de la République avec 53,06 % des voix contre 46,94 % à Ségolène Royal. Cette nette victoire (environ 19 millions de voix) donne à l’UMP le contrôle de l’Élysée pour la première fois depuis 1995. Le taux de participation très élevé confère au nouveau président une légitimité solide.
Nicolas Sarkozy célèbre son succès le soir-même, promettant d’être le président de “la France qui se lève tôt” et de tenir ses engagements de campagne. Quelques jours plus tard, le 16 mai 2007, il est officiellement investi président lors d’une cérémonie à l’Élysée, succédant à Jacques Chirac. Il nomme rapidement François Fillon au poste de Premier ministre et constitue un gouvernement d’ouverture incluant quelques personnalités de gauche ou centristes, geste symbolique d’unité. L’ère Sarkozy peut alors commencer, portée par de grandes attentes de changement.
Présidence de Nicolas Sarkozy (2007–2012)
La présidence de Nicolas Sarkozy – le quinquennat 2007-2012 – est l’une des plus intenses et médiatisées de la Vᵉ République. Dès son entrée en fonction, le nouveau chef de l’État imprime un style volontariste, parfois qualifié d’« hyperprésidence » en raison de son omniprésence sur tous les fronts (intérieur comme international). Il annonce vouloir rompre avec l’« immobilisme » et se fixe un rythme de réformes rapides. Durant son mandat, Sarkozy fait effectivement voter de nombreuses lois touchant à des domaines variés : économie, fiscalité, retraites, universités, institutions, environnement, immigration… Parallèlement, il doit affronter des crises majeures, notamment la crise financière mondiale de 2008 et ses répercussions en Europe. Sur la scène internationale, il multiplie les initiatives (Union pour la Méditerranée, présidence française de l’Union européenne en 2008, sommets du G20) tout en gérant des dossiers sensibles comme les relations avec la Libye de Kadhafi ou la Russie.
Le quinquennat Sarkozy est ainsi marqué à la fois par un volontarisme réformateur et par de vives controverses. Son style personnel – jugé « bling-bling » par ses détracteurs en raison de certaines mises en scène de sa vie privée et de son goût pour le luxe – suscite débats et critiques. Sur le plan politique, plusieurs de ses réformes déclenchent d’importantes contestations sociales (grèves contre la réforme des retraites, manifestations contre sa politique migratoire, etc.). Malgré tout, Nicolas Sarkozy imprime durablement sa marque dans de nombreux domaines, que ce soit en politique intérieure ou étrangère.
Politique intérieure et réformes
Dès l’été 2007, le Président Sarkozy met en œuvre un programme de réformes intérieures ambitieux, fidèle à ses promesses de campagne. Sa première grande loi, votée en août 2007, est le paquet fiscal (loi TEPA) qui vise à libérer le travail et l’investissement : défiscalisation des heures supplémentaires (application concrète du « travailler plus pour gagner plus »), bouclier fiscal plafonnant les impôts des plus riches à 50 % des revenus, allègements de droits de succession, etc. Cette politique économique libérale, favorable aux entreprises et aux contribuables aisés, est applaudie par la droite libérale mais critiquée par la gauche qui y voit un cadeau aux plus fortunés. Par ailleurs, une loi sur l’autonomie des universités est adoptée dès 2007 pour donner plus de liberté de gestion aux facultés.
En 2008, Nicolas Sarkozy doit affronter la pire crise financière mondiale depuis 1929, partie des États-Unis avec la faillite de Lehman Brothers. Pour soutenir l’économie française, il met en place un plan de relance et surtout un plan massif de sauvetage des banques (plus de 300 milliards d’euros de garanties et de recapitalisations) afin d’éviter l’effondrement du système bancaire. Ces mesures d’urgence, coordonnées avec ses partenaires européens, permettent de stabiliser le secteur financier. Sur le plan intérieur, toutefois, la France entre en récession en 2009 comme la plupart des pays, ce qui creuse les déficits et complique la mise en œuvre du programme sarkozyste initial. Malgré la crise, Sarkozy maintient le cap de certaines réformes structurelles.
L’une des réformes phares du quinquennat est celle des retraites en 2010, menée par son gouvernement (ministre du Travail Éric Woerth). Alors que Nicolas Sarkozy s’était initialement engagé à ne pas toucher à l’âge légal de départ (fixé à 60 ans depuis 1982), la nécessité de financer les pensions face au choc de la crise le conduit à reculer l’âge de la retraite. La réforme de 2010 prévoit le report progressif de l’âge légal de départ de 60 à 62 ans et de 65 à 67 ans pour la retraite à taux plein. Malgré des grèves et manifestations massives (plus de 3 millions de manifestants au plus fort du mouvement), le gouvernement Fillon ne cède pas : la loi est votée le 27 octobre et promulguée le 10 novembre 2010. Cette réforme des retraites très contestée sera finalement conservée par la gauche arrivée au pouvoir en 2012, signe qu’elle a durablement modifié le système. Nicolas Sarkozy considèrera qu’il a « sauvé » le régime des retraites par répartition, au prix d’un conflit social dur.
D’autres réformes Sarkozy marquent le quinquennat : la loi sur la représentativité syndicale et la réforme du temps de travail (assouplissement des 35 heures) en 2008, la suppression de la taxe professionnelle pour relancer l’investissement des entreprises (2010), ou encore la RGPP (Révision générale des politiques publiques) visant à rationaliser l’administration et réduire les dépenses de l’État. Certaines mesures promues en 2007 seront toutefois atténuées par la suite, comme le bouclier fiscal, finalement supprimé en 2011 face à son impopularité. Globalement, la politique intérieure de Nicolas Sarkozy oscille entre une volonté de rupture libérale et les contraintes imposées par la crise économique qui l’oblige à adapter son programme.
Politique d’immigration et de sécurité
La politique d’immigration de Nicolas Sarkozy a été volontariste et souvent polémique. Fidèle à son discours de campagne sur l’identité nationale, il crée dès le début de son mandat un ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, tenu d’abord par Brice Hortefeux (puis par Éric Besson). Cette association inédite de l’identité nationale à l’immigration suscite des critiques à gauche et dans les milieux humanistes, qui y voient une stigmatisation implicite des immigrés. Nicolas Sarkozy assume au contraire de reprendre ce thème à l’extrême droite : « Parler de l’identité nationale ne me fait pas peur… Je ne veux pas laisser le monopole de la nation à l’extrême droite », avait-il déclaré en mars 2007 en pleine campagne. Le ministère de l’Immigration fixe des objectifs chiffrés d’expulsions d’étrangers en situation irrégulière (25 000 reconduites par an environ) que le ministre Hortefeux s’efforce d’atteindre.
En 2009, Nicolas Sarkozy lance un grand débat sur l’identité nationale piloté par le ministre Besson, invitant les Français à définir ce qu’être Français signifie. Ce débat public, très médiatisé, tourne à la confusion et ravive les tensions sur l’immigration et l’islam, conduisant l’exécutif à l’interrompre en 2010 devant la controverse suscitée. Parallèlement, la politique de démantèlement des camps illégaux de Roms venus d’Europe de l’Est aboutit, à l’été 2010, à des expulsions collectives de Roms vers la Roumanie et la Bulgarie. Ces expulsions massives, ordonnées après des incidents violents impliquant des gens du voyage, provoquent une vive réprobation internationale : la Commission européenne fustige une pratique rappelant de tristes précédents historiques, et le pape Benoît XVI lui-même exprime son inquiétude. Nicolas Sarkozy persiste pourtant dans cette voie, affirmant « la France, on l’aime ou on la quitte » – une formule choc déjà employée en 2006.
Sur le plan de la sécurité intérieure, le président Sarkozy continue sur la lancée de son action passée au ministère de l’Intérieur. Son quinquennat voit l’adoption de plusieurs lois sécuritaires : loi renforçant les mesures contre la récidive, loi anti-terroriste (2008), loi Loppsi 2 (2011) intensifiant les pouvoirs de police, etc. Après une baisse des chiffres de la délinquance en début de mandat, on assiste cependant en 2011 à une recrudescence de certains actes criminels, ce que l’opposition utilise pour critiquer le bilan réel du président en matière de sécurité. Quoi qu’il en soit, Nicolas Sarkozy aura durablement ancré dans le paysage politique français un discours très dur sur l’insécurité et l’immigration, contribuant à banaliser certains thèmes jadis monopolisés par l’extrême droite (lutte contre l’immigration clandestine, fierté nationale, etc.).
Politique environnementale
Au début de son mandat, Nicolas Sarkozy semble vouloir impulser une dynamique nouvelle en matière d’écologie. Il organise en 2007 le Grenelle de l’environnement, vaste conférence rassemblant État, ONG, entreprises et syndicats pour définir une feuille de route verte pour la France. De ce Grenelle sortiront des engagements variés : développement des énergies renouvelables, moratoire sur les OGM, plan de rénovation énergétique des bâtiments, création d’une taxe carbone, etc. La loi « Grenelle I » (2009) puis « Grenelle II » (2010) transcrivent une partie de ces ambitions. Nicolas Sarkozy prend également position en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique sur la scène internationale, se posant en défenseur d’un « pacte écologique » inspiré des propositions de Nicolas Hulot.
Cependant, la bonne volonté initiale se heurte à la réalité politique et économique. La crise de 2008 relègue l’environnement au second plan des priorités gouvernementales. La taxe carbone, qui devait entrer en vigueur en 2010, est finalement abandonnée face à la fronde des transporteurs routiers et à la crainte de pénaliser le pouvoir d’achat. Certaines mesures du Grenelle tardent à se concrétiser ou sont édulcorées sous la pression des lobbys. En 2011, la catastrophe de Fukushima conduit Nicolas Sarkozy à réaffirmer le choix du nucléaire pour la France, refroidissant les écologistes. Si bien que le bilan environnemental du quinquennat apparaît mitigé : des avancées (bonus-malus automobile pour encourager les voitures propres, extension des parcs naturels, interdiction partielle des pesticides dangereux) mais aussi des occasions manquées. En fin de mandat, l’enthousiasme initial du Grenelle semble retombé, et les écologistes accusent Nicolas Sarkozy d’avoir surtout fait de l’affichage. Néanmoins, le fait même d’avoir lancé ce Grenelle de l’environnement reste salué comme une première en France, posant les bases de politiques plus vertes dans les années suivantes.
Réforme des institutions
Sur le terrain institutionnel, Nicolas Sarkozy entreprend également une réforme d’ampleur : la réforme constitutionnelle du 23 juillet 2008, qui modifie substantiellement la Constitution de la Vᵉ République. Fruit d’un long travail de concertation mené par le comité Balladur, cette réforme vise à moderniser les institutions et à équilibrer les pouvoirs exécutif et législatif. Plusieurs mesures phares en découlent : le président de la République voit dorénavant son mandat limité à deux quinquennats consécutifs (verrou limitant la tentation d’un pouvoir personnel prolongé) et il obtient la possibilité de s’exprimer devant le Parlement réuni en Congrès (une prérogative utilisée par Sarkozy dès juin 2009 à Versailles). Le Parlement, de son côté, voit ses pouvoirs accrus en matière de contrôle : ordre du jour partagé avec le gouvernement, limitation de l’usage du 49-3, création du Défenseur des droits, référendum d’initiative partagée, etc. Cette révision constitutionnelle – adoptée de justesse au Congrès avec quelques voix d’avance – est présentée par Nicolas Sarkozy comme une rupture avec la “monarchie présidentielle”. Elle n’en suscite pas moins des critiques, certains y voyant un simple ajustement cosmétique quand d’autres, au contraire, estiment qu’elle affaiblit le pouvoir présidentiel.
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy poursuit la féminisation et la diversité dans les institutions : sous son mandat, la Constitution intègre la possibilité de discrimination positive (modification de 2008 autorisant des mesures favorisant l’égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités). Il nomme également des personnalités issues de la diversité à des postes symboliques, par exemple Rachida Dati à la Justice ou Rama Yade comme secrétaire d’État, incarnant sa promesse d’« ouverture ».
Enfin, une réforme plus inattendue intervient en 2009 : le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN. Décidée unilatéralement par Nicolas Sarkozy, cette réintégration met fin à plus de 40 ans de semi-distanciation héritée du général de Gaulle. Elle s’inscrit dans son approche atlantiste et provoque un débat national, mais est finalement entérinée par le Parlement. Cet acte symbolique illustre la volonté de Sarkozy de dépoussiérer certains dogmes de la politique française, quitte à cliver l’opinion.
Politique étrangère
En matière de politique étrangère, la présidence Sarkozy se caractérise par un activisme tous azimuts et quelques coups d’éclat. Le nouveau président, convaincu que la voix de la France doit porter dans le monde, n’hésite pas à intervenir directement dans les crises internationales et à lancer de grandes initiatives diplomatiques.
Dès son investiture, Nicolas Sarkozy affiche son attachement à l’Europe : le soir même de son entrée en fonctions en mai 2007, il se rend à Berlin rencontrer la chancelière Angela Merkel. Il contribue avec elle à débloquer l’Union européenne de la crise institutionnelle post-« non » français de 2005 en proposant un Traité simplifié (traité de Lisbonne, signé fin 2007) pour remplacer le défunt projet de Constitution européenne. Lors du second semestre 2008, la France assume la présidence tournante du Conseil de l’UE, ce qui place Nicolas Sarkozy sur le devant de la scène européenne. Ce semestre sera marqué par deux événements majeurs sur lesquels Sarkozy va imprimer son empreinte : la guerre éclair en Géorgie et la crise financière mondiale.
En août 2008, lorsque le conflit armé éclate entre la Russie et la Géorgie (offensive de l’armée géorgienne en Ossétie du Sud suivie d’une riposte russe), Nicolas Sarkozy, en tant que président du Conseil européen, prend l’initiative de se rendre à Moscou puis à Tbilissi. Contre l’avis initial de Washington, il négocie directement avec Vladimir Poutine et obtient un accord de cessez-le-feu qui met fin aux hostilités le 12 août 2008. Son engagement personnel dans cette médiation est salué : la France a évité une escalade et sans doute préservé l’intégrité de la Géorgie. Ce succès diplomatique d’un Sarkozy médiateur enhardit le président français. Quelques semaines plus tard, en pleine débâcle financière de l’automne 2008, il joue un rôle clé pour organiser une réponse internationale : c’est lui qui convainc le président américain George W. Bush de réunir pour la première fois un sommet des chefs d’État du G20 à Washington en novembre 2008. Ce sommet aboutit à une déclaration commune posant les bases d’une réforme de la régulation financière mondiale. Nicolas Sarkozy obtient ainsi la tenue de ce qu’il qualifie de « nouveau Bretton Woods », se posant en leader d’une Europe proactive face à la crise. Son action durant l’automne 2008 lui vaut une reconnaissance internationale et un regain de popularité en France : même ses détracteurs saluent son énergie et son efficacité durant cette séquence critique. Sarkozy lui-même est alors décrit comme « efficace et énergique » par ses pairs européens, ayant su mettre l’Europe à l’unisson face à la tempête financière.
Au-delà de l’Europe, Nicolas Sarkozy lance en juillet 2008 un projet marquant : l’Union pour la Méditerranée (UPM). S’inspirant d’une de ses promesses de campagne, il réunit à Paris les dirigeants de 44 pays d’Europe et du pourtour méditerranéen pour fonder cette organisation destinée à renforcer la coopération Nord-Sud. Coprésidée par Sarkozy lui-même et son homologue égyptien, l’UPM vise à développer des projets concrets dans les domaines de l’énergie, de l’environnement, de l’éducation ou de l’immigration, et à rapprocher autour d’une même table Israéliens et Arabes. Cependant, malgré quelques premiers projets, l’UPM se heurte vite aux tensions persistantes du Proche-Orient et à l’inertie bureaucratique : à la fin du mandat de Sarkozy, le bilan de l’Union pour la Méditerranée apparaît décevant, l’organisation n’ayant pas atteint ses objectifs proclamés.
Parallèlement, Nicolas Sarkozy tente de redéfinir les relations de la France avec l’Afrique. Lors d’un voyage au Sénégal, le 26 juillet 2007, il prononce le fameux discours de Dakar, écrit par son conseiller Henri Guaino. Ce discours se voulait une adresse à la jeunesse africaine, mais il choque profondément l’opinion africaine et internationale par certains propos condescendants. En particulier, la formule « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire » indigne de nombreux auditeurs, qui y voient le recyclage de clichés coloniaux. L’allocution, qui évoquait aussi les responsabilités de l’Afrique dans ses propres malheurs, est perçue comme blessante et humiliante. Elle contribue à détériorer l’image de la France en Afrique subsaharienne, malgré la volonté affichée de Sarkozy de rompre avec la « Françafrique ». Ce discours de Dakar restera dans l’Histoire comme une faute diplomatique, Nicolas Sarkozy n’ayant jamais vraiment réussi à dissiper le malaise qu’il a créé.
Un des dossiers les plus emblématiques – et controversés – de la politique étrangère de Sarkozy concerne la Libye du colonel Kadhafi. Au début de son mandat, Sarkozy joue un rôle déterminant dans la libération des infirmières bulgares détenues en Libye, en envoyant son épouse de l’époque Cécilia négocier à Tripoli en juillet 2007. Reconnaissant envers Mouammar Kadhafi pour cette médiation, Nicolas Sarkozy l’invite en grande pompe à Paris en décembre 2007, où le « Guide » libyen plante sa tente bédouine dans les jardins de l’Hôtel Marigny, suscitant la stupéfaction. En marge de cette visite d’État fastueuse, la France signe avec la Libye de nombreux contrats (armement, nucléaire civil, etc.), officialisant le retour de Kadhafi sur la scène internationale. Cette invitation fera scandale, nombre d’observateurs reprochant à Sarkozy de dérouler le tapis rouge à un dictateur controversé. Le président français assume alors sa realpolitik en estimant que la Libye ayant « changé de comportement » (renoncement au terrorisme et au nucléaire militaire), elle mérite d’être traitée en partenaire.
Quatre ans plus tard, en 2011, le vent tourne radicalement. Le « Printemps arabe » gagne la Libye : en février 2011, une révolte éclate contre le régime Kadhafi, qui réagit par une répression féroce. Nicolas Sarkozy, critiqué initialement pour son soutien jugé timide aux révolutions en Tunisie et en Égypte quelques semaines plus tôt, prend cette fois les devants. Il est le premier dirigeant occidental à réclamer publiquement le départ de Kadhafi dès mars 2011. Mieux, il reconnaît dès le 10 mars le Conseil national de transition (CNT) formé par les rebelles libyens comme représentant légitime du peuple libyen. Sous l’impulsion de la France, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 1973 autorisant une intervention militaire pour protéger les civils libyens. Nicolas Sarkozy annonce alors, le 19 mars 2011, le début des opérations aériennes françaises (opération Harmattan) contre les troupes de Kadhafi. La France, secondée par le Royaume-Uni et appuyée par l’OTAN, joue un rôle majeur dans cette intervention qui conduira à la chute puis à la mort de Mouammar Kadhafi en octobre 2011.
Si l’action de Sarkozy en Libye est saluée sur le moment par une partie de la classe politique française comme ayant évité un massacre à Benghazi, elle soulève aussi des interrogations : la France est-elle allée trop loin en prônant un changement de régime ? Quels seront les effets sur la stabilité de la région ? Par la suite, l’intervention libyenne sera critiquée pour le chaos qu’elle a laissé dans le pays. Barack Obama lui-même, en 2016, évoquera la Libye comme un « foiroir » et émettra des réserves sur le suivi français après l’intervention. À cela s’ajoutera, pour Nicolas Sarkozy, le lourd soupçon d’un financement occulte de sa campagne 2007 par le régime Kadhafi, qui fera l’objet d’une enquête judiciaire (voir plus loin Affaire Sarkozy-Kadhafi). Ainsi, la relation Sarkozy-Kadhafi aura connu un renversement complet, de l’alliance affichée de 2007 à la confrontation militaire de 2011, pour finir devant les tribunaux.
Sur d’autres fronts internationaux, Nicolas Sarkozy entretient des liens étroits avec les dirigeants occidentaux. Il se rapproche du président américain George W. Bush (enterrant la brouille franco-américaine de 2003 sur l’Irak) puis noue une bonne relation de travail avec Barack Obama. Il demeure aussi un allié fidèle d’Israël, tout en soutenant l’idée d’un État palestinien, et s’implique dans l’aide à la Côte d’Ivoire lors de la crise post-électorale de 2010-2011 (les forces françaises participent à l’arrestation de Laurent Gbagbo en avril 2011, aux côtés des Casques bleus). Président du G20 en 2011, il met à l’agenda des sujets comme la régulation des matières premières et la réforme du système monétaire international, avec des résultats mitigés.
En définitive, la politique étrangère de Nicolas Sarkozy aura été marquée par un fort interventionnisme et une volonté de repositionner la France comme puissance active. Du discours de Dakar à l’affaire libyenne, en passant par la médiation en Géorgie et l’initiative du G20, Sarkozy aura occupé la scène internationale avec un style parfois impulsif mais souvent audacieux, suscitant tour à tour admiration et controverses.
Défaite de 2012 et départ du pouvoir
En 2012, au terme de cinq années agitées, Nicolas Sarkozy brigue un second mandat présidentiel. Mais le contexte a changé : la France est éprouvée par la crise économique et la popularité du chef de l’État a fortement baissé, entamée par l’usure du pouvoir et les affaires. Face à lui, le candidat socialiste François Hollande mène campagne sur le thème du « président normal » en rupture avec le style Sarkozy, et bénéficie d’un rejet anti-Sarkozy dans une partie de l’électorat. Le premier tour de l’élection présidentielle, le 22 avril 2012, place François Hollande en tête (28,6 % des voix) juste devant Nicolas Sarkozy (27,2 %), du jamais vu pour un président sortant. Les deux hommes se qualifient pour le second tour, mais l’avance psychologique est du côté du challenger.
Durant l’entre-deux-tours, Nicolas Sarkozy durcit encore son discours pour tenter de séduire les électeurs d’extrême-droite de Marine Le Pen (arrivée 3ᵉ avec 17,9 %). Il reprend des thèmes sur la sécurité, l’immigration, propose un référendum sur les chômeurs, etc., espérant un « front républicain » insuffisant à gauche pour Hollande. Malgré une remontée relative dans les sondages, le second tour du 6 mai 2012 scelle la défaite de Nicolas Sarkozy : il recueille 48,36 % des suffrages exprimés, contre 51,64 % pour François Hollande. L’écart est serré (un des plus serrés de l’histoire de la Vᵉ République), mais suffisant pour faire de Sarkozy le deuxième président sortant battu sous la Vᵉ République (après Valéry Giscard d’Estaing en 1981).
Le soir de sa défaite, Nicolas Sarkozy reconnaît sa défaite et annonce qu’il quitte la vie politique pour redevenir « un Français parmi les Français ». L’image est forte : après un quinquennat de surexposition, l’hyperprésident sortant promet de s’effacer. Le 15 mai 2012, il participe sobrement à la passation de pouvoirs avec François Hollande à l’Élysée, puis s’en va applaudi par le personnel de la présidence, tournant la page de cinq années qui auront profondément divisé les Français sur sa personne.
Après son départ de l’Élysée, Nicolas Sarkozy s’impose effectivement une forme de retrait. Conformément à la Constitution, il devient membre de droit du Conseil constitutionnel (en tant qu’ancien président), mais il n’y siègera que quelques mois et finira par ne plus y siéger du tout pour cause d’affaires judiciaires à venir. À 57 ans, beaucoup parient que Sarkozy ne pourra rester longtemps éloigné de la politique. Néanmoins, dans l’immédiat, il se consacre à sa famille (il vient d’épouser en 2008 la chanteuse Carla Bruni, avec qui il a eu une fille en 2011) et à des conférences dans le privé, tout en suivant de loin l’actualité de son camp. Lors de l’élection présidentielle de 2012, il laisse entendre à ses proches qu’il ne reviendra que si « les Français ont besoin de [lui] ».
Retour en politique (2014–2016)
L’« appel du retour » se fait sentir assez vite. Après deux ans de présidence Hollande, la droite républicaine se cherche un leader solide. Les yeux se tournent de nouveau vers Nicolas Sarkozy, dont l’aura reste grande parmi les militants UMP. En septembre 2014, il annonce sur Facebook son retour en politique active et sa candidature à la présidence de l’UMP. Le 29 novembre 2014, il est élu président de l’UMP (avec 64,5 % des voix face à deux challengers), reprenant les rênes du parti qu’il avait quittées en 2007. Revenu en sauveur, il entreprend de refondre l’UMP, qui est minée par les divisions et les affaires (notamment l’affaire Bygmalion de fausses factures de la campagne 2012). Sous son impulsion, l’UMP est rebaptisée Les Républicains (LR) en mai 2015, après un vote interne entérinant ce changement de nom destiné à tourner la page.
Durant 2015, Nicolas Sarkozy exerce une opposition vigoureuse à François Hollande, critiquant sa gestion économique et les attentats terroristes de janvier et novembre 2015 qui frappent la France. Il durcit encore son discours sur les questions régaliennes, espérant capitaliser sur le contexte sécuritaire pour rallier la droite et le centre derrière lui. Cependant, son retour ne suscite pas l’enthousiasme unanime : au sein du parti Les Républicains, de nouveaux prétendants émergent (Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire…), et Sarkozy peine à élargir son soutien au-delà de son socle militant.
En 2016, la droite organise pour la première fois une primaire ouverte afin de désigner son candidat à l’élection présidentielle de 2017. Nicolas Sarkozy y voit l’opportunité de prendre sa revanche sur 2012. Il démissionne de la présidence des Républicains en août 2016 pour se consacrer à la primaire. Sa campagne est axée sur l’autorité, l’identité (il publie un livre intitulé « Tout pour la France »), avec des propositions droitières sur la sécurité, l’immigration, l’islam, cherchant à capter les électeurs tentés par le Front National. Mais la dynamique n’est plus en sa faveur : le premier tour de la primaire, le 20 novembre 2016, voit la surprise François Fillon, qui arrive largement en tête (44,1 % des voix) devant Alain Juppé (28,6 %), reléguant Nicolas Sarkozy à une modeste troisième place avec seulement 20,6 % des voix. Cette élimination dès le premier tour est un camouflet pour l’ancien président, qui annonce immédiatement qu’il se retire de la vie politique et apporte son soutien à François Fillon pour le second tour de la primaire.
Cette tentative de candidature en 2016 aura donc tourné court, signant la fin (provisoire) de la carrière politique de Nicolas Sarkozy. Âgé de 61 ans, il quitte la scène publique sur un échec électoral personnel. Ses partisans les plus fidèles accusent les « affaires » le concernant d’avoir freiné son retour, tandis que d’autres estiment simplement que les Français aspiraient à du renouveau. Quoi qu’il en soit, après 2016, Nicolas Sarkozy n’exerce plus de responsabilités partisanes et s’installe dans un rôle d’ancien chef d’État, conseil discret de ses successeurs de la droite.
Vie post-politique et affaires judiciaires
Après 2016, Nicolas Sarkozy entame une vie post-politique plus effacée, tout en restant une personnalité d’influence en coulisses. Il siège de façon intermittente au Conseil constitutionnel (statut auquel il finit par renoncer pour ne pas compliquer sa défense dans ses procès). Parallèlement, il donne des conférences rémunérées à l’étranger, notamment pour des banques ou des états du Golfe, et intègre des conseils d’administration de grandes entreprises. Sur le plan politique, il conseille ponctuellement certains dirigeants de droite : par exemple, il soutient Emmanuel Macron (officieusement) contre Marine Le Pen au second tour de la présidentielle 2017, et reste en contact avec des cadres LR comme Gérald Darmanin ou Bruno Retailleau. Toutefois, sa parole publique se fait rare, l’ancien président se tenant à une prudente réserve… en partie contrainte par ses démêlés judiciaires.
En effet, les années suivant son quinquennat sont marquées par de nombreuses affaires politico-financières impliquant Nicolas Sarkozy. Si certaines procédures se sont conclues favorablement pour lui, d’autres ont mené à des condamnations sans précédent pour un ex-président français.
- Affaire Bettencourt (2007–2013) : Il s’agit de soupçons de financement illégal de la campagne 2007 par des fonds obtenus auprès de Liliane Bettencourt, riche héritière de L’Oréal. Après une longue enquête, Nicolas Sarkozy bénéficie d’un non-lieu en 2013, faute de preuves suffisantes, et clame que « Les Bettencourt ne [lui] ont jamais donné un sou ». Cette affaire, close à son égard, n’a donc pas abouti à une mise en cause pénale de l’ancien président.
- Affaire Karachi (rétrocommissions sur des contrats d’armement datant des années 1990) et affaire des sondages de l’Élysée (surfacturation de sondages sous sa présidence) ont également cité son nom. Dans l’affaire des sondages, ses anciens collaborateurs ont été condamnés, mais Nicolas Sarkozy, protégé par l’immunité présidentielle pour les faits commis durant son mandat, n’a pas été poursuivi personnellement.
- Affaire Bygmalion (financement illégal de la campagne 2012) : C’est l’une des affaires majeures qui ont rattrapé Nicolas Sarkozy. Révélée en 2014, elle porte sur un système de fausses factures destiné à masquer le dépassement du plafond des dépenses électorales lors de sa campagne présidentielle de 2012. Sarkozy a toujours nié avoir su l’existence de ce système, mais il a dû comparaître en justice. En septembre 2021, il est condamné en première instance à un an de prison ferme pour financement illégal de campagne. Il fait appel. Le 14 février 2024, la cour d’appel de Paris confirme la culpabilité de Nicolas Sarkozy et le condamne à un an d’emprisonnement, dont six mois ferme sous surveillance électronique (bracelet), pour le délit de financement illégal de campagne électorale. L’ancien président se pourvoit en cassation. Autrement dit, il a été jugé coupable d’avoir largement dépassé le plafond légal des dépenses en 2012 et d’en avoir bénéficié, même si la peine prononcée (emprisonnement à domicile avec bracelet) lui évite l’incarcération. Cette affaire Bygmalion fait de Nicolas Sarkozy le premier ex-président de la Vᵉ République condamné pour une infraction liée au financement politique en exercice.
- Affaire dite “Sarkozy-Kadhafi” (financement libyen de 2007) : C’est potentiellement la plus explosive. Lancée en 2012 après la publication de documents par Mediapart, l’enquête porte sur les accusations selon lesquelles le régime de Mouammar Kadhafi aurait versé jusqu’à 50 millions d’euros pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Nicolas Sarkozy est mis en examen (inculpé) en 2018 pour, entre autres, corruption, financement illégal de campagne et recel de détournements de fonds publics libyens. Il dément catégoriquement ces accusations, parlant d’un complot. Le procès de cette affaire hors norme s’est finalement ouvert début 2025 à Paris. Pendant le procès, qui a duré plus de trois mois, le Parquet national financier a requis le 27 mars 2025 une peine très lourde de sept ans de prison et 300 000 euros d’amende contre Nicolas Sarkozy, le décrivant comme le “commanditaire” d’un pacte de corruption « inconcevable et indécent » avec Kadhafi. D’autres protagonistes, comme Claude Guéant, Brice Hortefeux ou Éric Woerth, sont également poursuivis dans ce dossier. Au moment où nous écrivons, le procès est terminé (avril 2025) et le jugement est en délibéré : si Nicolas Sarkozy était condamné, ce serait un séisme politique, mais il conserverait des voies de recours. Cette affaire libyenne reste donc pendante, et Sarkozy continue de clamer son innocence, dénonçant l’acharnement des juges.
- Affaire des “écoutes” (affaire Bismuth/Sarkozy-Azibert) : C’est l’affaire qui a valu à Nicolas Sarkozy sa première condamnation pénale. Ouverte en 2014, elle concerne une tentative de corruption active : Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog ont été surpris (via des écoutes téléphoniques sur une ligne secrète enregistrée au nom de “Paul Bismuth”) en train de proposer à un haut magistrat (Gilbert Azibert) une intervention en sa faveur pour un poste prestigieux à Monaco, en échange d’informations confidentielles sur une procédure judiciaire le concernant. En mars 2021, le tribunal correctionnel de Paris juge Nicolas Sarkozy coupable de corruption et trafic d’influence et le condamne à trois ans de prison, dont un an ferme. L’ancien président fait appel. En mai 2023, la cour d’appel confirme la condamnation (trois ans de prison dont un ferme aménageable). Nicolas Sarkozy se pourvoit alors en cassation. Finalement, le 18 décembre 2024, la Cour de cassation rejette le pourvoi de Nicolas Sarkozy : sa condamnation devient définitive, faisant de lui le premier président de la Vᵉ République condamné à de la prison ferme pour corruption. La peine d’un an de prison ferme sera effectuée à domicile sous surveillance électronique, évitant l’emprisonnement en établissement pénitentiaire. Cette issue marque un tournant historique dans la vie publique française, symbolisant la fin de l’impunité même au plus haut niveau de l’État.
En résumé, Nicolas Sarkozy a vu son image ternie par les affaires judiciaires dans les années suivant sa présidence. S’il a été blanchi dans certains dossiers (Bettencourt) ou bénéficie encore de la présomption d’innocence dans d’autres (financement libyen, en attente de verdict), il est désormais un ex-chef d’État condamné à deux reprises : pour corruption (affaire des écoutes) et pour financement illégal de campagne (Bygmalion). Il a fait appel aux plus hautes juridictions, et même à la Cour européenne des droits de l’homme, pour contester ces décisions, se posant en victime d’acharnement judiciaire. Quoi qu’il en soit, ces affaires ont considérablement affaibli son aura et ont pesé dans son retrait de la vie politique active.
Image publique, controverses et postérité politique
Personnalité au tempérament explosif et à l’énergie débordante, Nicolas Sarkozy a toujours suscité des réactions contrastées dans l’opinion. Durant sa carrière, son image publique a évolué du jeune espoir gaulliste ambitieux au président omniprésent et clivant, pour finir en ancien chef d’État rattrapé par les affaires.
Au début des années 2000, Sarkozy bénéficie d’une image de « self-made man » politique, travailleur infatigable, pragmatique et volontaire. Son franc-parler – parfois brutal – séduit autant qu’il inquiète. Devenu président, il rompt avec le style réservé de Chirac pour instaurer une communication décomplexée : il s’exprime sur tous les sujets, occupe l’écran quotidiennement, assume une certaine mise en scène de sa vie privée (divorce d’avec Cécilia en pleine présidence, mariage glamour avec Carla Bruni en 2008). Cette posture lui vaut le surnom de “président bling-bling” dans les premiers mois de son mandat, critiqué pour son amour affiché des montres Rolex, des vacances sur le yacht d’un ami milliardaire juste après son élection, ou encore son amitié avec les grands patrons. Beaucoup de Français sont heurtés par ce style qu’ils jugent ostentatoire et peu compatible avec la dignité présidentielle. Nicolas Sarkozy finira par en rabattre sur ce point, reconnaissant implicitement des excès.
Son caractère impulsif a donné lieu à des épisodes restés célèbres, tel son fameux « Casse-toi pauv’ con ! » lancé en 2008 à un visiteur du Salon de l’Agriculture qui refusait de lui serrer la main. La vidéo fait le tour du web et alimente les critiques sur son manque de sang-froid et de respect de la fonction. De même, son emportement lors d’interviews, son tutoiement facile, lui donnent l’image d’un homme nerveux, voire autoritaire. En contraste, ses partisans mettent en avant son charisme, sa capacité à trancher vite et fort, son sens de la formule percutante.
Nicolas Sarkozy a aussi été au cœur de nombreuses controverses politiques. On peut citer : sa volonté de nommer son fils Jean, alors âgé de 23 ans et sans diplôme, à la tête de l’établissement public de La Défense en 2009 – projet vite abandonné face au tollé de népotisme ; ses propos sur les “racailles” des banlieues ou sur l’ADN de certains pédophiles (idée évoquée en 2007, très critiquée) ; ou encore sa proposition en 2008 de faire parrainer la mémoire d’enfants juifs victimes de la Shoah par des élèves de CM2, initiative émotionnelle qui choque par sa maladresse et sera mise en sommeil. À l’international, on l’a vu, son discours de Dakar lui aliène une partie de l’Afrique, et son attitude jugée opportuniste pendant le Printemps arabe prête à débat (trop proche de Ben Ali hier, donneur de leçons le lendemain). Ses relations avec la presse ont parfois été orageuses, Nicolas Sarkozy n’hésitant pas à recadrer publiquement des journalistes, alimentant son image de dirigeant clivant.
Malgré ces polémiques, Nicolas Sarkozy conserve jusqu’au bout un noyau dur de partisans admiratifs de son action. Pour eux, il reste celui qui a “bougé les lignes”, modernisé la droite et défendu sans complexe des valeurs d’autorité, de travail et d’identité nationale. Son tempérament est perçu comme un atout d’homme d’action. D’autres, en revanche, retiennent de lui une société française plus divisée au sortir de son quinquennat, avec une poussée de l’extrême droite (le Front National de Marine Le Pen a progressé durant son mandat) et une droitisation du débat public qui aura parfois fracturé le pays.
La postérité politique de Nicolas Sarkozy est encore en construction, mais quelques éléments se dessinent. D’une part, il fut le dernier président issu du courant gaulliste historique à ce jour : son échec de 2012 a ouvert la voie à l’éclatement de la droite traditionnelle et à l’avènement d’Emmanuel Macron (issu ni de droite ni de gauche) en 2017. Certains voient en Sarkozy le précurseur involontaire de cette recomposition : par sa droitisation, il a poussé une partie des modérés hors de LR, et par son volontarisme réformateur, il a quelque part annoncé le macronisme. D’autre part, Nicolas Sarkozy reste une référence pour une partie de la droite républicaine : le parti Les Républicains, en perte de vitesse, continue de se réclamer de son héritage libéral-sécuritaire, et nombre de cadres LR l’ont consulté en privé ces dernières années, preuve de son influence persistante. Ses discours de 2007 sur la valeur travail, sur la “France forte”, sont encore cités nostalgie par les militants de droite.
En termes de bilan, les historiens débattront longtemps de la présidence Sarkozy. Il a à son actif des réformes structurelles importantes (retraites, autonomie des universités, modernisation institutionnelle) et une gestion active de crises majeures (crise de 2008, terrorisme). Mais on lui reproche aussi un style abrasif ayant amplifié la polarisation politique, ainsi qu’une responsabilité dans la montée de la méfiance envers les élites, par ses propres excès de comportement et les scandales qui ont terni sa réputation. Ses ennuis judiciaires post-présidence pèsent également sur son héritage : ils font écho aux affaires qui avaient poursuivi d’autres figures du RPR (Chirac, Pasqua…) et nourrissent l’idée d’un mal endémique de la droite française avec la probité, ce que Sarkozy conteste farouchement.
Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy se tient en retrait mais ne reste pas inactif dans l’ombre. Il a soutenu par exemple Emmanuel Macron en 2022 de manière implicite, actant la marginalisation de son propre parti LR. Il publie des livres de mémoires (“Le Temps des tempêtes” en 2020, “Promenades” en 2021…) qui rencontrent un succès de librairie, signe que le personnage continue de fasciner ou d’intéresser.
En définitive, Nicolas Sarkozy aura été un président au règne mouvementé, qui a cherché à bousculer la France en profondeur, réussissant sur certains plans, échouant sur d’autres, et dont la personnalité clivante aura autant marqué les esprits que ses réformes. Son nom restera attaché à une époque de défis pour la France – mondialisation, crise financière, essor du numérique, terrorisme – qu’il aura traversés avec une volonté d’airain, quitte à payer le prix fort une fois redescendu de la scène. Son héritage politique est donc contrasté : apprécié par les uns pour son énergie réformatrice, critiqué par les autres pour ses outrances, et désormais entaché par le sceau infamant de la condamnation judiciaire. Il n’en demeure pas moins une figure incontournable de la politique française du début du XXIᵉ siècle.
Date | Événement marquant dans la vie de Nicolas Sarkozy |
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28 janvier 1955 | Naissance de Nicolas Sarkozy à Paris (17ᵉ arrondissement) |
1977 | Élu conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine à 22 ans |
29 avril 1983 | Devient maire de Neuilly-sur-Seine à 28 ans (jusqu’en 2002) |
19 juin 1988 | Élu député des Hauts-de-Seine (6ᵉ circonscription) pour la première fois |
30 mars 1993 | Nommé ministre du Budget et porte-parole du gouvernement (gouvernement Balladur) |
Mai 1995 | Soutient Édouard Balladur contre Jacques Chirac à la présidentielle – mise à l’écart après la victoire de Chirac |
Nov. 2004 | Élu président de l’UMP (quitte le gouvernement pour diriger le parti) |
2 juin 2005 | Reprend le ministère de l’Intérieur (gouvernement Villepin) jusqu’en mars 2007 |
6 mai 2007 | Élu Président de la République avec 53,06 % des voix face à Ségolène Royal |
16 mai 2007 | Investiture officielle à l’Élysée – début du mandat présidentiel (2007–2012) |
Juillet 2007 | Discours controversé de Dakar sur l’Afrique (« l’homme africain… ») |
13 juillet 2008 | Sommet de Paris lançant l’Union pour la Méditerranée (UPM) |
Août 2008 | Médiation de Sarkozy dans la guerre Russie-Géorgie – accord de cessez-le-feu |
Nov. 2008 | Sommet du G20 à Washington initié par Sarkozy pour répondre à la crise financière |
Oct. 2010 | Adoption de la réforme des retraites repoussant l’âge légal de 60 à 62 ans |
19 mars 2011 | Intervention militaire en Libye menée par la France contre le régime Kadhafi |
6 mai 2012 | Battu au second tour de la présidentielle par François Hollande (48,36 % des voix) – fin de son mandat |
15 mai 2012 | Quitte la présidence de la République – départ du pouvoir |
Nov. 2014 | Retour en politique : élu président de l’UMP (qu’il renomme « Les Républicains » en 2015) |
20 nov. 2016 | Éliminé au 1er tour de la primaire de la droite (20,6 % – 3ᵉ derrière Fillon et Juppé) – retrait de la vie politique |
1ᵉʳ mars 2021 | Condamné en première instance à 3 ans de prison (dont 1 ferme) pour corruption dans l’affaire des écoutes (dite affaire Bismuth) |
30 sept. 2021 | Condamné en première instance à 1 an de prison (ferme) pour financement illégal de campagne (affaire Bygmalion) |
17 mai 2023 | Condamnation confirmée en appel dans l’affaire des écoutes : 3 ans de prison dont 1 an ferme (aménagement sous bracelet) |
14 fév. 2024 | Condamnation confirmée en appel dans l’affaire Bygmalion : 1 an de prison dont 6 mois ferme (bracelet électronique) |
18 déc. 2024 | Condamnation définitive par la Cour de cassation dans l’affaire des écoutes : Nicolas Sarkozy devient le premier ex-président de la Vᵉ République condamné à de la prison ferme (peine d’un an à domicile) |
Janv.–Avril 2025 | Procès Sarkozy-Kadhafi (financement libyen de 2007) à Paris ; le parquet requiert 7 ans de prison contre Nicolas Sarkozy (verdict en attente) |
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